Alekseï Chinski

Physique ici ; Le jeune garçon s’écrase la main contre son front et soupire. Il a beau se tourner et se retourner devant le miroir, il n’y a rien à faire. Pour lui, il n’est qu’un sac d’os. Enfin, c’est un peu exagéré. Il n’est pas ce que l’on peut qualifier de famélique, mais pas non plus ce que l’on peut appeler boule de muscle. Chose qui n’est pas si mal, en dépit de sa taille plutôt moyenne et légèrement inférieure à ses camarades de classe. De toute façon, il ne grimperait jamais au dessus avait dit le docteur. Sa peau est assez claire, sans pour autant être transparent. Il chasse de sa main droite une mèche de cheveux qui lui tombe devant ses yeux argentés. Et des cheveux, il en a beaucoup, mais alors vraiment beaucoup. Noirs, assez raides. Il aimerait les couper un jour, mais pas le temps. Et après tout, ça donne un petit côté rebelle, non ? Au lieu de rester en caleçon, le garçon saute dans un jean noir, et enfile un t-shirt aux mêmes tons. Les couleurs, c’est pas trop son truc. On dit souvent que c’est lié à cette période de l’adolescence, mais même avec ce mythe, Alekseï s’en contrefiche. A la limite, porter du bleu, passe encore. Il lace rapidement ses baskets (l’adolescent ne porte que ça, qu’il neige, qu’il vente ou qu’il pleuve) de la même couleur que son pantalon, et enfonce son casque audio sur les oreilles.

Caractère ici ; On va pas se mentir. En premiers lieux, il ne faut jamais s’attendre à de longues phrases pleines de bon sens avec Alekseï. Etant une feignasse de première classe, un rien ne l’épuise. Il est donc une vraie loque en ce qui concerne le sport. Y penser reviendrait à tenter de se faire vomir soi-même. Ce qui est tout de même paradoxal, lorsqu’il cherche à étoffer un peu sa silhouette. Deuxièmement, ayant vécu et vivant actuellement chez ses cousins français, ces derniers en ont profité pour lui enseigner quelques jurons dans sa langue adoptive. Assez fier d’en connaître un rayon dans les deux langues, il ne se gêne pas pour les prononcer à tout va dans ses phrases. Sans vraiment en connaître la signification, forcément. Le garçon déteste se prendre la tête. Un problème, une équation, quelque chose à réparer ? Autant passer à côté, contourner ça vite fait. Il trouve que la vie est déjà bien compliquée comme elle est, pourquoi ne pas la rendre plus facile. Alekseï est aussi du genre à se défiler rapidement. Il pourrait quelque fois se rapprocher du terme peureux lorsqu’il s’agit de régler des conflits avec des camarades. Il utilise le mensonge pour se sortir de sales affaires de temps en temps. Enfin, il pourrait s’en sortir s’il ne mentait pas comme un pied. En effet, Alekseï est pire que Pinocchio lorsqu’il s’agit de mentir. Il se trahit toujours lui-même. Ceci dit, le garçon est très sociable, et amical. Il n’est pas le genre de type à se renfermer et lâcher quelques mots dans la journée. A ce niveau-là, il est peut être pire qu’une fille. Il parle de tout, de rien, tout le temps. Que ce soit pour causer de la météo, du chien de la voisine, ou du plat qu’il a mangé hier soir. Tout y passe, ses pensées sont toujours exprimées à haute voix. Ce qui se révèle être quelquefois un problème, car il en devient presque agaçant. Mais lui faire remarquer ce petit côté le vexerait à mourir. Alekseï est en effet très susceptible, et prend la mouche très facilement. Le second degré, il a du mal. Une petite réflexion pour rigoler et il se renfrogne immédiatement. Et du moment qu’il n’a pas reçu d’excuse (parce que oui, le jeune Chinski est doté d’une fierté à toute épreuve), il boudera aussi longtemps que sa vie le lui permet.

Votre Histoire ici ;
- Alekseï Chinski, vous croyez vraiment pouvoir faire quelque chose avec ça ?
Le garçon baissa la tête. Il était clair qu’il n’était pas un des premiers dans sa classe. Il était ce genre de personne que l’on nomme cancre. Jamais dans sa vie il n’avait obtenu un bon livret. Il faut dire aussi qu’il n’y mettait pas du sien. Depuis seize ans, son avenir était déjà tracé de toute façon. Alekseï n’aurait qu’à reprendre l’entreprise de son père, ainsi tourne la roue de la famille. Mais réparer des vieux pots d’échappement n’était pas dans les intentions de l’adolescent. Coup de chance pour lui, ou du moins si c’en est réellement un, l’entreprise de son père avait coulé quelque temps après que ce dernier soit tombé gravement malade, ne pouvant plus travailler. C’est ainsi que la famille Chinski s‘était rapidement retrouvée à crouler sous les dettes, obligée de vendre ses plus précieux objets pour avoir de quoi nourrir les membres de la famille. Ils avaient quitté finalement la Russie en direction de la France où vivait l’oncle d’Alekseï. Ceci dit, vivre dans un nouveau pays avec une langue différente de la sienne, et des coutumes différentes de celles dont il avait eu l’habitude n’était pas facile. L’adolescent avait dû apprendre le français en un temps record, conservant tout de même une légère part d’accent. Mais l’heure était venue de lui donner une éducation. Rester un an sans leçons, c’était trop beau. Son répit fut de courte durée, puisque ses parents décidèrent de l’inscrire en pensionnat. Forcé de s’y rendre, Alekseï ne put qu’accepter à contre-cœur. La liberté avait ses limites !

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