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 La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]

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Aliel Oxford

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MessageSujet: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeDim 2 Juin - 19:57

La chispa de la vida.


content


Yawn. J’appuyais sur mon front, longuement. Seule pour quatre sièges rembourrés, je m’étais installée à mon aise. La jambe tendue sur l’assise du siège voisin, l’autre repliée et appuyée par-dessus le genou, je finissais de regarder le film d’un air dépité, le dos agressé par l’accoudoir trop dur. Quel film naze, me disais-je. Teinté de nostalgie pour le noir et blanc, il intégrait un vintage dépassé et lourd, oubliant toute idée artistique de l’amour de la musique, pourtant sujet principal du scénario. Meh, vous ne l’avez certainement pas vu. Nous étions peu, dans la salle, et surtout peu de l’internat. Je devais être la seule, à siroter presque silencieusement mon coca au milieu de la salle. Quel film naze, qui m’avait en plus coûté cher. Enfin, pas trop. Heureusement que l’internat proposait à tous ses élèves la carte magique qui rend la culture accessible. Demain, je pourrai le dire. « Ce film a un bon fond, une bonne idée de base, mais je pense que le réalisateur s’est laissé complètement débordé par les émotions qu’il voulait transmettre. Ça donne trop de mielleux, trop de longueurs, malgré une bonne bande son, bien soignée. »Bla bla bla. Les lecteurs réguliers de mon blog, avides de mes critiques, se rueraient sur les commentaires pour me dire qu’ils allaient le voir, mais que mon avis, mon seul avis suffisait à les en dissuader. A ce moment précis, je me sentais surpuissante, mais surtout entourée d’idiots sans personnalité.

The end. J’ai soupiré, en sortant du ciné. Ma canette à la main, je passai mes doigts libres dans mes cheveux attachés négligemment, avant de tirer mon chapeau de mon sac, pour qu’il reprenne sa place initiale. J’étais fatiguée, et même si il devait être dix-sept heure et que le soleil vomissait toujours ses rayons agressifs, j’étais bien tentée par rentrer dans ma piaule, écrire mon article et aller me coucher. J’ai checké ma montre, bu une dernière gorgée, et enfin je lançai ma jambe vers l’avant.

J’ai du faire un pas. Mes plans n’avaient pas intégré ce jeune homme, qui perturba mon chemin. Qui me coupa dans mon élan. Ma tête heurta le bas de son épaule. Il était grand, même si j’étais petite, il surpassait facilement tous les garçons que j’avais pu croiser jusqu’ici. Pourtant, c’était pas la carrure d’un mec de magazine. Peut-être un artiste indépendant, un peu drogué, un peu mystique, qui peignait des scènes improbables. J’ai relevé mon nez, curieuse. C’était juste un possible drogué. Quoi que. Il avait l’air pâle, et les poches sous ses yeux trahissaient un manque de sommeil dû à l’angoisse permanente –mais ça, je le supposais. Il semblait surpris, mais je devinais qu’il ne voulait surtout pas poser les yeux sur moi. Pourquoi ? Je sais pas. Peut-être que ma beauté affolante le submergeait ? Dans ma tête, j’ai ri toute seule.

Non, ce qui semblait le gêner le plus, c’était l’étendue collante sur son t-shirt. Elle avait voyagé de ma canette au tissu, dans la collision, sans que je m’en rende vraiment compte. Ma main, à peine touchée, laisse goutter la chose sur le bitume chaud. Il m’a fallu un moment avant de comprendre la physique de l’évènement. J’ai ouvert de grands yeux choqués –je n’avais jamais été bonne en physique- avant de poser la canette dans un coin, la laissant tomber malgré moi. Pour le moment, j’étais plus occupée à fouiller dans mon sac, nerveusement.

« Merde, pardon ! Désolée ! Je dois avoir des mouchoirs pour éponger ! Oh là là, pardon ! »




Dernière édition par Aliel Oxford le Lun 3 Juin - 14:55, édité 2 fois
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Hitoshi Saitô

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeLun 3 Juin - 14:45

Installé confortablement dans mon siège, vers le fond de la salle de cinéma, je dégustais mes dragibus. Ce film était d'une lenteur exaspérante, avec certes une esthétique soignée, mais un scénario mal ficelé. C'est la vie, le visuel ne fait pas tout. Le genre de film élitiste qui te laisse croire que derrière tout ça, se cache une idée de génie. Non. Juste une idée d'emmerdeur. Cela faisait donc déjà une bonne heure que je m'amusais avec mon passe temps favori : observer les gens. J'étais bien placé, et les spectateurs étant peu nombreux, j'étais forcé d'effectuer un travail précis d'observation. J'aimais rêver la vie des autres. Un dragibus vert. Comme la chemise, de très mauvais goût, de cet homme d'une cinquantaine d'années. Avait-il une famille ? Sûrement pas, s'il venait seul au cinéma. Peut-être était-ce un ouvrir, exploité, mal payé, qui rêvait de devenir réalisateur et de voyager.
Un dragibus rouge, comme les cheveux de... cette... fille. Superbe. Fille. Elle était assise au rang devant le mien, placée vers la droite. Je la voyais de biais, quasiment de profil. Quelle vue. Un dragibus bleu comme sa chemisette sans manche, qui laissait entrevoir ses formes féminines. Un dragibus rose, comme, peut-être, ses sous-vêt... Non. Stop Hito'. Ce n'est pas très respectueux. J'appréciais son petit nez retroussé, qui lui donnait un air enfantin vraiment attendrissant. Je ne pouvais, hélas, voir la couleur de ses yeux. Mais le rouge vif de sa fine bouche me frappa droit au cœur. J'étais fasciné. Elle avait l'air d'une princesse. Non ! D'une sirène. Oublie cette fille, mon gars. C'est une autre ligue, un autre monde, un autre univers. Une autre galaxie. Pour me consoler, je mis une dizaine de dragibus dans ma bouche d'un seul coup, afin également de finir mon paquet. Le générique du film défilait, et les lumières s'allumaient progressivement. Je n'avais pas vu le temps passer, et j'étais incapable de parler de la deuxième moitié du film.
Je me levai et sorti de la salle. Devant moi, une sirène. La très petite jeune femme aux cheveux rouge feu marchait devant moi. J'en étais mal à l'aise. Sortons vite d'ici. Je pressai le pas, la dépassa et lui coupa légèrement le chemin pour me diriger vers la rue parallèle. Une masse me heurta l'épaule, et pendant que je me retournais pour faire état de la situation, une giclée d'un liquide marron se rua sur mon torse et s'étala fraîchement sur mon tee-shirt, désormais trempé. J'eut un sursaut. Non seulement cette inconnue avait renversé une bonne partie de sa canette de coca sur mon tee-shirt, mais il s'agissait en plus, bien évidemment, de la fille aux cheveux rouges. Stupéfaction. Cette petite princesse était à quelques centimètres de moi seulement, et je pouvais désormais découvrir ses grands yeux bleus magnifiques, et admirer sa chevelure de feu, sur laquelle s'était posé un chapeau qui lui donnait un petit air artiste-mais-pas-trop.
Un frisson me parcourut. J'avais froid au torse. Je baissais les yeux et découvrit l'immense tache marron qui faisait office de motif sur mon tee-shirt gris pâle uni. Heureusement, ma veste, ouverte, n'avait pas été touchée.

- Merde, pardon ! Désolée ! Je dois avoir des mouchoirs pour éponger ! Oh là là, pardon !

La jolie sirène, affolée, s'était mise à bafouiller ces excuses, et cherchait je ne sais quoi dans son sac à main. Gêné, j'étais planté devant elle, sans vraiment savoir quoi faire. Je repensais aux idées que j'avais eu à son égard, durant le film. Je rougit en un dixième de seconde. J'essayai de chasser ces pensées de mon esprit. Paniqué par la situation qui ne faisait qu'empirer, je mis un terme à la quête de mouchoirs de la jeune fille :

- Euh.. Laisse, c'est... C'est pas grave, je vais aller aux toilettes me sécher le tee-shirt avec le sèche-mains... Ne t'en fais pas.

Je me baissai, et, d'une main tremblante, je ramassais sa canette qu'elle avait faite tomber. Lorsque je me relevai, mon visage passa à quelques centimètres du sien, et je me retint d'inspirer, par peur de me croire coupable de sentir son éventuel parfum. Lorsque j'eut fini de me relever, je baissais la tête vers la jeune inconnue et lui tendit sa canette, quasiment vide.

- Tiens.

Je ne sais pas si j'en rêvais à cet instant, ou si ça s'est réellement produit, mais il me sembla que nos doigts s'effleurèrent, autour de la canette de coca, un très court instant. Stop. Il fallait que je revienne à la réalité, et oublier cette fille. Elle ne pourrait même pas devenir ne serait-ce que mon amie. C'était improbable. Je pouvais à peine devenir ami avec des garçons, même en fournissant tous les efforts du monde. Comment pourrais-je nouer un quelconque lien avec cette fille... Je pris du recul sur la situation, et me rendit compte qu'une jeune fille aussi jolie qu'elle, était face à un adolescent blême et squelettique, plus sale et repoussant que jamais. Décidé à tirer un trait sur cette rencontre, je lui annoncai en bafouillant :

- Merci, au revoir.

Merci ? Merci de quoi Hito ? Merde, j'avais dépassé les limites du ridicule. Je me tapais la main contre le front, d'un signe de mécontentement. Je me rendit compte de mon geste, qui trahissait mes pensées. Décidément, j'enchaînais gaffe sur gaffe. Mon teint vira au rouge, et tremblant de panique, j'eus du mal à sortir quelques derniers mots pour rattraper cette situation tellement honteuse :

- Euh, fin, je veux di... je vais me sé...sécher le tee-shirt, au revoir.

D'un pas hésitant, je me retournai, et repartit à l'intérieur du cinéma, où je bousculai quelqu'un, aveuglé par ma honte. J'arrivai devant la porte des toilettes hommes, et entra. Dans mes plus beaux rêves, cette fille m'aurait suivi jusque dans les toilettes. Aucune idée perverse. Elle m'aurait juste suivi, pour s'excuser à nouveau et me tenir compagnie. Et moi, j'aurais été un garçon normal, capable de l'intéresser. Dans mes plus beaux rêves.


Dernière édition par Hitoshi Saitô le Lun 3 Juin - 19:04, édité 3 fois
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Aliel Oxford

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeLun 3 Juin - 17:40

La chispa de la vida.


content


« Tiens. »

J’avais pas compris la moindre seconde de ce qui nous arrivait. En un instant, toutes les expressions du monde étaient passées sur ton visage. La surprise, la peur, la colère, la gêne. Tu devais être acteur, pour maîtriser si bien les mouvements de tes sourcils, de tes lèvres , les roulements de tes yeux. Même tes cernes en devenait gracieux. J’ai tendu nerveusement ma main vers ma canette. Tu n’étais pas le canon de beauté des magazines, mais tu semblais irrésistiblement attirant. Nos doigts se sont effleuré, je devinais sur ta main les callosités des guitaristes qui s’entrainaient avec acharnement, tous les jours. Tu semblais sale, peut être ton travail te prenait trop de temps, et tu avais dû sacrifier les activités chronophages ! Supprimer la douche n’était pas forcément une bonne idée, et le rasage de ton menton était à revoir. Mais moi j’adorais. T’étais délicieusement so hype.

Un asiatique. Tu devais être fou. Etais-tu de ces coréens qui hurlaient devant leurs toiles ? De ces chinois qui sculptaient dans n’importe quoi ? Ou bien un japonais, qui faisait tout, et en même temps ? Nous nous regardâmes un instant, qui parut très long. Ma canette –vide- m’était revenue. Mais je n’en avais que faire. Je gardais sur toi un regard intrigué, sûrement très gênant. Mais il n’y avait aucun doute, tu serais un invité fantastique pour mon blog. A défaut d’un bon film, j’aurais un artiste indie exotique. Que demander de mieux ?

Pourtant, tu m’as remerciée. Quoi ? Merci de quoi ? Après un rattrapage maladroit, moi, j’étais encore absorbée dans l’image que j’avais de toi. Tu partais ? Pourquoi tu partais ? Aux toilettes ? Sécher ton t-shirt ? Ca m’a semblé si bas. Je m’attendais à ce que tu me dises que tu voyais dans notre rencontre l’inspiration pour la nouvelle chanson de ton groupe underground. Frustrée, j’ai froncé mon petit nez, en te laissant te précipiter derrière moi, au creux du cinéma. Alors, tu n’étais pas artiste ? Tu semblais plutôt « drogué sociopathe », mais il me semblait que c’était des critères assez fertiles pour la création artistique. Enfin, peut être étais-tu un hacker pro, un maître shaolin du Photoshop, un humaniste de l’écran ! Ou bien, tu avais peut être fait la guerre à la pauvreté dans des pays d’Afrique abandonnés par l’ONU et l’OMS, ou tu luttais contre le capitalisme dévorant en taguant des phrases de fou sur les murs de la ville ! Pas de doute. Je devais absolument te courir après. Un mec comme toi, ça devait finir sur mon blog. Absolument.

J’ai fait demi-tour. Oubliée la canette de coca –que pouvais-je en faire de toute façon ? J’ai dévalé les escaliers du cinéma, en cherchant les chiottes qui n’étaient pas pour moi. Certains me dévisagèrent, mais j’avais l’habitude, même si là, je faisais fort. J’ai bien fini par te retrouver, dans l’établissement d’allure si modeste. Tu étais là, face au séchoir, à tirer négligemment sur ton t-shirt, d’un air béat. C’que t’avais l’air bête ! Je savais bien que c’était parce que tu étais artiste. Il pouvait pas y avoir d’autre explication. Alors je me suis appuyée contre le cadre de la porte, j’ai combattu la mauvaise odeur, et juste pour te surprendre, je ne me suis pas annoncée. J’ai simplement lâché :

« Eh ! Pour me faire pardonner, je t’offre un café, et tu me parles de tes activités que les gens ne connaissent pas ! Ca me fera un super article, et tu pourrais gagner des fans ! Deal ? »

Un sourire traversa mes lèvres, alors que j’essayais de capter ton regard. Film de merdre, mais article de fou !


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Hitoshi Saitô

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeLun 3 Juin - 20:00

J'étais donc dans les toilettes, baignant dans l'odeur plutôt insupportable de ce genre de lieu. Debout, face au sèche-mains, je tirais mon tee-shirt vers l'avant pour le rapprocher de la soufflerie. L'air chaud expulsé avait créé une espèce de bulle de chaleur dans laquelle j'étouffais. Je me perdis dans mes pensées, en m'imaginant devenir bouillant, puis fondre peu à peu, tel un glaçon, sur le carrelage déplorable de cette pièce. Je riais intérieurement jusqu'à ce que je me rende compte, que la tache séchée sur mon tee-shirt était restée, bien évidemment, marron. J'aurais dû mettre de l'eau, j'suis con ! Je me précipitai vers les lavabos, plongea mes mains sous la chute d'eau d'un robinet et les étala plusieurs fois sur la tâche. C'était reparti pour un tour, mon tee-shirt de nouveau tout mouillé, je me dirigeais vers le sèche-main. Tirant mon tee-shirt vers la soufflerie, je repensais à cette fille, qui m'avait véritablement chamboulé. J'aurais aimé être de ces garçons communicants, qui lui auraient proposé de lui racheter un coca, ou n'importe quelle excuse stupide pour rester avec elle et tenter de la séduire. Je l'imaginais accepter, avec un sourire radieux ; et, plus tard peut-être, m’enlacer tendrement dans la rue, chez elle, dans un parc, n'importe où. Je souriais niaisement.

- Eh ! Pour me faire pardonner, je t’offre un café, et tu me parles de tes activités que les gens ne connaissent pas ! Ça me fera un super article, et tu pourrais gagner des fans ! Deal ?

Je fit un bon en sursautant, cognant mes mains à la partie basse et brûlante du sèche-mains que je faisais fonctionner depuis de longues minutes déjà, et ressentis alors une chaleur insupportable me bruler littéralement le dos des mains.

- WAAH !!!

Je criais de surprise, de peur, de douleur, de honte. De malheur, pour ma triste vie de malchanceux. Pour ma. Triste vie. Je regardais mes mains, rouges comme les cheveux de la jeune fille qui me scrutait, accoudée à la porte d'entrée des toilettes. Rien de terrible à part l'impression d'avoir plonger mes mains dans un feu ardent, et de m'être ridiculisé plus que jamais, devant la plus belle fille que je n'avais jamais vu.

- Tu... tu m'as fait peur...

Je baissais les yeux, déçu de cette lamentable journée. Je voulais rentrer chez moi et me morfondre devant quelques animes, et sûrement jouer jusqu'au petit matin en mangeant n'importe quoi. Soudain, je me rappelai de sa phrase. Je lui répondis un peu sèchement, mais toujours gêné.

- Désolé je... je n'aime pas le café.

Je secouais mes mains, grimaçant de douleur. Putain quelle poisse ! Attend Hito. Les gens disent "boire un café", pour dire "boire un verre". Le concept est simplement de boire n'importe quoi, avec la personne désirée. Je crus rêver. Est-ce qu'elle voulait vraiment boire quelque chose avec moi ? Elle a parlé d'un blog. Elle écrira un article pour se moquer de moi, c'est sûr ! Comme pour me défendre, je bafouillai :

- Euh.. Enfin... Je ne fais rien de spécial. Je suis normal. Désolé.

Je suis normal. Ahah. Sûrement le plus gros mensonge de toute ma vie. Soulagé rien qu'à l'idée de rentrer au pensionnat me reposer, j'avais néanmoins quelques remords. Elle m'avait bel et bien suivi jusque dans les toilettes. Que me voulait-elle ? Et si, par hasard, elle s'intéressait à moi ? Non, ça semble trop fou. Impossible. L'hypothèse de se moquer de moi sur son blog me paraissait des milliards de fois plus probable. Bref. J'allais pas rester planté là, dans ces toilettes puantes, jusqu'à la fin de ma vie. J’avançais vers elle, les bras ballants, les mains écarlates, le tee-shirt plus sale encore qu'avant, la mine déconfite.
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Aliel Oxford

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeDim 9 Juin - 12:39

La chispa de la vida.



content


Quel bond. Quelle grâce. J’ai mordu ma lèvre, en te voyant sursauter ainsi. J’étais charmée par ta maladresse artistique, mais surtout amusée par ton comportement improbable. Tu étais fun as heck, à t’agiter sous mes yeux. Tu transpirais la nervosité, sûrement à cause de moi. Bien sûr, j’étais pas le genre de personne que tu devais apprécier. Celle qui parle de toi, qui partage tout ce qu’elle peut savoir sur toi. Qui cherchait à te suivre, à te connaître ; à t’approcher, à devenir exceptionnelle à tes yeux. La confidente de tes moindres secrets. J’étais le genre de fille qui, une fois intéressée à toi, faisait tout pour te garder près de moi. Assez relou. But whatever.

Un doux sourire traversa mes lèvres, alors que je t’observais –on pouvait penser que je t’admirais- rougir et te plaindre de mon manque de délicatesse. Tu n’étais pas l’homme le plus beau que j’avais jamais vu. Tu n’étais d’ailleurs pas mon genre. Tu ne parlais pas beaucoup, restais courbé sur toi-même, et t’excusais au moindre mot que tu prononçais. Pas du tout ce mec excentrique que j’imaginais dans mes rêves. Mais tu étais loin d’être repoussant. Grand et maigre, pâle, froid, tout ce qui ne faisait pas de toi un prince était parfait. Je veux dire, convenait à une image charmante. C’était idiot. On sentait qu’il fallait te protéger, sûrement te protéger de tout, et d’abord de nous. Mais bon, j’ai quand même vite déchanté. Gros rollback, rentre chez toi Aliel. J’aime pas le café. Je suis normal. J’ai eu envie de pleurer.

Mon sourire est parti. Tu pouvais pas être normal ! Tu étais trop attirant. Trop mystérieux. J’ai enfoncé une main moite dans la poche de mon short en jean, essayant vainement de balbutier quelque chose. Une question curieuse, un mot convaincant. Mais rien, rien ne vint. Même pas des excuses. Normal. Tu me regardais d’un air désolé, et tu t’es mis en marche, pour sortir de là. Normal. J’ai eu un petit mouvement de recul, avant, de passer une main dans ma lourde mèche flamboyante.

« Pardon, j’ai vraiment dû t’embêter, alors. »

J’étais déconfite. Déçue. Et honteuse. T’étais pas normal, ça j’en étais convaincue. Mais j’en avais trop fait. Quelle idiote. Avant que tu ne me dépasses, j’ai fait demi-tour, et j’ai suivi mes pas qui, quelques minutes auparavant, sentaient l’exaltation. Plus rien. Première marche. Mes cheveux chatouillaient mon cou, mais ça ne m’amusait pas. Je traînais des pieds, plutôt intéressée par l’idée de disparaître sous terre que de rentrer chez moi. Deuxième marche. Il était encore tôt, je pouvais toujours passer à la librairie, où un truc du genre, me trouver un bouquin sympa et cool, pour me changer les idées. Troisième marche. Ceci étant dit, je pouvais toujours y aller avec toi, c’était faisable. Demi-tour.

« Et si je t’invite à boire n’importe quoi que tu aimes, et qu’on parle juste tous les deux ? Je… Voulais pas te fâcher. Et il faut laver ce t-shirt, tu vas pas garder ça toute la soirée. Désolée. Si tu veux… »

J’ai marqué une petite pause gênée. Mon discours n’avait aucun sens. Et je n’arrivais pas à en venir au point de chute. A dire ce qu’il fallait que je dise. Je voulais que tu voies mon blog. Mon travail. Même si c’était pas grand-chose, peut être que ça te plairait, et que cette fois tu voudrais m’accorder un peu de ton temps, pour avoir une place au milieu des « coups de cœur » de mes lecteurs. Alors, après avoir fouillé dans mon sac, j’ai griffonné l’adresse sur un bout de mon carnet de notes, que je t’ai tendu. J’ai un peu pincé mes lèvres, en souriant. Mon regard s’est posé sur le tien, qui semblait toujours ailleurs.

« Désolée, je t’embête. Si tu as l’occasion, passe voir mon blog. Et si jamais tu changes d’avis, et qu’on peut aller boire un coup ensemble… Laisse-moi un petit message dessus. »

J’ai attendu que tu le prennes. Et secrètement, j’ai attendu, un instant, que tu changes d’avis tout de suite. Mais non. J’ai remonté les escaliers à reculons, sur quelques marches, avant d’être obligée de te tourner le dos.


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Hitoshi Saitô

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeLun 10 Juin - 21:17

J’avançais donc vers la jolie sirène, qui se passa une main dans ses cheveux flamboyants. Wow. Quelle élégance. C'était vraiment regrettable de partir. De laisser une fille aussi jolie, seule, alors qu'elle voulait rester avec moi. Mais c'était peut-être plus regrettable encore qu'une jeune fille comme elle, ait comme occupation de se moquer des garçons étranges. En regardant son joli minois, je la vis ouvrir la bouche. D'un air presque triste, elle s'excusa.

« Pardon, j’ai vraiment dû t’embêter, alors. »

Je ne répondis rien, immensément déçu par cette situation. Et fatigué de cette sale journée. La princesse aux cheveux de feu fit demi-tour devant moi pour également se diriger vers la sortie. Non, Hito, c'est irrespectueux, ne regarde pas ses f... La jeune inconnue fit volte face en un dixième de seconde. Merde. Elle a sentit que j'avais voulu regarder ses.. courbes. C'est sûr. Mon teint vira à la couleur de ses cheveux.

« Et si je t’invite à boire n’importe quoi que tu aimes, et qu’on parle juste tous les deux ? Je… Voulais pas te fâcher. Et il faut laver ce t-shirt, tu vas pas garder ça toute la soirée. Désolée. Si tu veux… »

Mais enfin, à quoi joue-t-elle. Parler ? Tous les deux ? Je ri intérieurement. Pour se dire quoi... Elle pourrait me raconter ses folles histoires avec ses ami(e)s, son dernier voyage avec son petit copain, et tous ses prétendants aux cœurs brisés. Son succès planétaire sur internet, ses sorties, ses plus beaux concerts, et des souvenirs les plus extraordinaires les uns que les autres. Et moi. Mes insomnies ? Mes repas les plus mauvais du monde pour ma santé ? Mes quelques griffonnages débiles sur un carnet ? Mes journées passées devant mon ordinateur à ne rien faire de constructif ? Mes journées avec ma Playstation ? Mes ballades solitaires de nuit, quand la vie me pèse trop ? Je soupirai. Je revins à la réalité. La jeune fille adoptait une moue encore plus triste qu'auparavant. Aussi triste que la mienne. Elle jouait bien la comédie. Et en plus, elle me bloquait le passage. Elle sentit mon mal-être. Elle fouilla quelque chose dans son sac. Griffonna quelque chose sur un petit bout de papier, et me le tendit.

« Désolée, je t’embête. Si tu as l’occasion, passe voir mon blog. Et si jamais tu changes d’avis, et qu’on peut aller boire un coup ensemble… Laisse-moi un petit message dessus. »

Elle bégayait. Rougissait. Baissait les yeux. Je n'en revenais pas. Nos mains se frôlèrent lorsque je pris le papier, et mon cœur se souleva. Elle rougit de nouveau, avant de se retourner et de monter les marches qui venaient vers la sortie. Ce n'était peut-être pas de la comédie ? Je commençais à me sentir mal. Pour moi, bien sûr. Mais aussi un peu pour elle. L'avais-je mal jugée ? Elle, qui montait les marches en traînant les pieds, tête baissé. Elle, peut-être, ma future amie, que j'avais ratée. Quel con. Ça m'engageait à quoi... D'aller simplement boire un coup avec cette fille. Si ça tournait à la moquerie, je me barrais en vitesse, et c'était réglé. C'était uniquement la peur qui m'avait fait refuser sa demande. Quel lâche. Quel putain de lâche ! Tu risques quoi, putain, Hitoshi. Si c'est une moquerie, tu auras la confirmation que le monde entier est dégueulasse, et tu auras une vraie raison supplémentaire de rester seul dans ton coin. Soit. Mais si cette fille est honnête... Tu pourrais avoir une occasion encore jamais connue jusqu'ici. J'étais désormais seul dans ces escaliers tortueux. La vérité, c'est qu'elle me manquait déjà. Il fallait la rattraper. Peut-être avais-je une chance d'avoir une amie, qui rendrait ma vie moins pénible et douloureuse. Il fallait essayer. Plus vif qu'un super héros, je montai les marches, avec mes longues jambes squelettiques, passai les portes de sorties, et me retrouvai derrière la jeune inconnue. Je lui tapotai l'épaule, courbé par le poids de la timidité.

- Hé...

Elle se retourna, en même temps que je retirai ma main de sa petite épaule.

- Heu.. pardon... Heu... En fait, j'ai soif si tu veux.... Fin, hum...

J'ai soif... Quelle amorce, bien joué Hito' ! Pauvre naze. Je fixais ma jolie rencontre, tout en m'ébourriffant les cheveux, gêné.
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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeMar 11 Juin - 17:11

La chispa de la vida.


content


Un courant d’air faible sur mon épaule à demi nue. Pâle, frêle, elle frissonna un instant. Juste le temps que je me retourne, surprise. Mon cœur ne fit pas de bond, et mes jambes ne se dérobèrent pas. Mes yeux, en revanche, restés figés sur ton visage rouge. Tu te courbais, comme pour disparaître sous le bitume du trottoir. Moi j’étais contente, que tu m’aies suivie.

« Euh… Pardon… »

En fait, j’ai soif, moi aussi. J’ai retrouvé mon sourire joyeux, alors que peu à peu mes espoirs de découvrir un quelconque talent artistique chez toi revenaient. Mais à vrai dire, si tu ne voulais pas m’en parler, c’était pas important. Tu me mettais plutôt à l’aise, et tu me détendais, j’avais pas besoin de chercher des excuses pour te trouver intéressant. Mon blog se passerait sûrement de toi, mais c’était pas grave. Au moins, tu avais accepté mon invitation. Sans trop savoir pourquoi, j’étais heureuse.

« Y a un bar sympa, pas trop loin. Il y fait un peu sombre, mais la musique et cool, je t’invite si tu veux ! »

J’ai hésité à faire une blague sur le coca, te demander si tu en voulais encore, mais vu l’état de ton t-shirt, je me suis dit que c’était malvenu. Et la situation aurait été on ne peut plus gênante. D’un geste de la tête chaleureux, je t’ai fait signe de me suivre, avant de partir à petits pas vers le pub dont je te parlais. On y serait bien. Frais et sombre, on sentait, dans l’ambiance détendue, un air de fond d’Angleterre. Il me rappelait les tables collantes de ce pub au coin de ma rue, où l’on se retrouvait avant d’aller fumer et refaire le monde au square. C’était bête, mais t’emmener là-bas, c’était pas anodin pour moi. C’était un peu comme t’emmener chez moi.

On n’avançait pas vraiment. En vérité, on traînait des pieds dans la rue du cinéma, qui se vidait petit à petit. Les gens pressés rentraient chez eux. Tu étais bien silencieux, c’était pas désagréable. Mais gênant, pour le coup. Alors dans ma tête, j’ai listé toutes les questions que je pouvais te poser sans être trop intrusive. Après, je me suis dit que j’étais bête. J’avais oublié le plus important.

« Ah ! Au fait… »

Je me suis arrêtée net, et d’un quart de tour me suis tournée vers toi. D’un geste souple, presque trop ample, je t’ai tendu ma main. Mes doigts fins attendaient les tiens, alors que je reprenais ma phrase.

« Je t’ai pas demandé qui tu étais. J’m’appelle Aliel, Aliel Oxford. Et j’suis ravie de te rencontrer ! »


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Hitoshi Saitô

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MessageSujet: Re: La chispa de la vida. - [PV Hitoshi]   La chispa de la vida.  - [PV Hitoshi] Icon_minitimeMer 12 Juin - 15:24

Le visage de la belle sirène s'illumina par un sourire. 

« Y a un bar sympa, pas trop loin. Il y fait un peu sombre, mais la musique et cool, je t’invite si tu veux ! »

Elle était rayonnante et son petit accent qui révélait qu'elle non plus n'était pas vraiment d'ici, faisait fondre mon cœur habituellement de pierre. Elle me fit un signe de la tête, et se mit en route. Moi, aveuglé par sa beauté, je la suivais, presque hypnotisé. Je ne m'étais pas trompé sur le genre de fille que c'était, néanmoins. Le genre de fille cool et branchée, qui connaît les bons coins, les "bars sympas", la "musique cool". Le genre de fille qui sort les samedis soirs, boire un coup avec ses ami(e)s. Le genre de fille que tout le monde aime, ou envie secrètement. Le genre de fille qui ne s'intéresserait jamais à moi. Alors pourquoi elle ? Nous étions en train de marcher lentement vers ce fameux bar, et chaque pas m'amenait une nouvelle interrogation, une nouvelle angoisse. La peur me faisait légèrement traînait des pieds. Or, je faisais tout pour me raisonner. Elle ne te veut que du bien, ça se voit. Elle ne peut pas te faire de mal dans un lieu public. Elle veut juste être ton amie, tout va bien se passer. Soudain, le silence installé depuis quelques minutes durant notre marche se brisa.

« Ah ! Au fait… »

La jeune fille s'arrêta brutalement et se tourna vers moi. Elle avança sa petite main enfantine vers moi et me tendit ses doigts frêles. Elle voulait que je lui serre la main ?

« Je t’ai pas demandé qui tu étais. J’m’appelle Aliel, Aliel Oxford. Et j’suis ravie de te rencontrer ! »

Décontenancé, je lui serrai la main, tout doucement, presque mollement, de mes doigts aussi minces et peu virils que les siens. Je rougis à la vitesse éclair. Merde Hito, qu'est-ce que c'est que cette poignée de main de mollusque ? D'accord, c'est une fille, mais ce n'est pas une raison pour faire un geste aussi mou et ridicule. Mécontent de moi, je fronçai les sourcils. Je repris vite ma main pour la ramener le long du corps. Le visage encore rougi par l'émotion, je baissai les yeux. J'avais serré la main de cette fille... Mon dieu. Sa petite main était douce et raffinée, et s'était tellement bien installée dans la mienne l'espace d'un instant... J'avais envie, dans un vent de folie, de lui prendre la main, comme un garçon aurait fait à son amoureuse, et de garder cette petite main liée à la mienne, jusqu'à notre arrivée au bar. Mais je revins vite à la réalité quand je vis son regard insistant, hésitant, attendant ma réponse.

- Heuuu.. Bonjour.... Je suis Hitoshi Saitô. T'as quel âge ?

Okay, réplique digne de la maternelle. Je ne pouvais pas faire pire. D'un côté... Si, malgré tout ça, elle continuait à s'intéresser à moi, cela prouverait bien que son but n'est pas de se moquer, ou de me tendre un piège, mais simplement de me connaître amicalement. A moins qu'elle ne soit une monstrueuse calculatrice prête à tout pour me rendre fou. Les paris étaient lancés.
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